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Plœmeur : La jeune start-up Wainvam-e à la pointe du secteur des capteurs quantiques

L’équipe de l’entreprise Wainvam-e, dans ses locaux, à Soye, à Plœmeur. | OUEST-FRANCE
Ouest-France Publié le 11/08/2021 à 09h00
L’entreprise Wainvam-e a été créée en avril 2020, à Soye, à Plœmeur (Morbihan). Elle est née de la rencontre de Claude Barraud, ancien président de la société Thalos, et de Remi Geiger, expert des capteurs et de la métrologie quantiques. Elle compte deux autres fondateurs avec Michel Féret, docteur en intelligence artificielle, qui a fait sa carrière dans les télécoms et l’électronique grand public, et Jianguo Zhang, docteur en électrochimie et ancien vice-président senior en charge des brevets et licences de Thomson/Technicolor. Elle recense aujourd’hui dix-neuf personnes, de formation, de culture et d’expérience différentes qui construisent chaque jour, l’avenir de cette entreprise.

Spécialisée en capteurs quantiques

La start-up développe des capteurs quantiques, qui mesurent des variations infinitésimales de champs magnétiques. Ceux-ci détectent des défauts, indécelables jusqu’à présent, dans des pièces métalliques. Ces capteurs ont l’avantage d’être de taille réduite, et peuvent ainsi s’adapter à des endroits difficilement accessibles, ainsi que dans des conditions complexes : températures élevées, hautes pressions, fortes vibrations et radiations.
L’entreprise est, pour l’instant, autofinancée par ses créateurs à hauteur de 1,8 million d’euros.

« Nous sommes aussi soutenus par la Banque Populaire Grand Ouest ( BPGO) et par quelques Business Angels individuels, expliquent les fondateurs. Nous sommes en train de préparer une levée de fonds pour 2022. »

Plusieurs produits créés par l’entreprise

Le premier produit proposé par Wainvam-e est un capteur de champs magnétiques ultrasensibles : un magnétomètre, intégrable dans de nombreux systèmes où la magnétométrie apporte une information à très haute valeur ajoutée. Par exemple, pour des solutions de contrôle non destructif, afin de caractériser l’usure ou la corrosion des matériaux métalliques dans les secteurs de l’énergie, du nucléaire, de l’aéronautique, ou du naval.
Autre produit de l’entreprise, un imageur de champs magnétiques, qui, couplé à des algorithmes d’inversion de données, permettra la caractérisation, à l’échelle micrométrique, de circuits d’électroniques de puissance et de fils magnétiques de stockage de l’information.
Sur le long terme, Wainvam-e vise aussi des applications d’imagerie médicale avec la magnétoencephalographie (imagerie de l’activité du cerveau), la magnétocardiographie (imagerie du cœur) ou encore la magnéto-myolographie (imagerie des muscles).

Experte dans les contrôles non destructifs

L’entreprise est lauréate du concours d’innovation i-Lab 2021. Les résultats de la 23e édition de cette compétition, organisée par le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, en partenariat avec BPIfrance, ont été dévoilés en juillet dernier.

« Ce concours i-Lab favorise la création et le développement d’entreprises innovantes, nées des avancées de la recherche de pointe française, à fort contenu technologique, explique-t-on chez Wainvam-e. C’est un label de qualité unanimement reconnu par les investisseurs européens. i-Lab finance notre projet en contrôle non destructif (CND), dont le budget est de 1 million d’euros. »

C’est, en effet, dans la catégorie « Électronique, traitement du signal et instrumentation », que Wainvam-e a été récompensée et plus précisément pour son projet MAGDAL-CND – Magnétomètres à centre azote-lacune du diamant, pour le contrôle non destructif.
Le contrôle non destructif (CND) est l’ensemble de méthodes non dommageables qui permettent de caractériser l’état interne et externe des éléments sensibles, de vérifier l’intégrité de structures ou de matériaux, sans les dégrader et pour mesurer le positionnement d’éventuels défauts.

« Les applications en contrôle non destructif (CND) sont nombreuses et à très fortes valeurs ajoutées. Dans le secteur d’Oil & Gas, nous pouvons allonger la durée de vie des puits de pétrole et garantir des marges de sécurité, notamment environnementale plus larges qu’aujourd’hui. Dans le nucléaire, nous proposons des capteurs qui amélioreront la précision des mesures : ils sont plus faciles à mettre en œuvre que les techniques traditionnelles de ressuage, et peuvent travailler dans des conditions radioactives difficiles. Dans l’aéronautique, nous pouvons faciliter les contrôles de structures métalliques (ailes, fuselages, réservoirs), les rendre plus précis, et donc réduire leurs coûts. En navigation, nos capteurs permettent de construire des systèmes autonomes de navigation (sans satellite), utilisables dans des sous-marins, sur des bateaux, ou dans des avions. Ces systèmes sont non détectables et non piratables. À terme, ces capteurs pourront aussi être utilisés en imagerie médicale, notamment en magnétoencéphalographie. »